Je ne pus dormir cette nuit...
Il m'est alors venu cet étrange parallèle...
Comme le raconte Amélie Nothomb...
Je vous le transcris ici avec mes mots, semblables...

Je grandis avec l'idée que j'étais le centre du monde...
Quoi de plus normal, sans moi, le monde cessait d'exister...
Je n'avais pas à me poser de questions...
Car tout gravitait autour de moi...
Jusqu'au jour où je l'ai rencontrée...
Le centre du monde, que dis-je, de l'univers entier se déplaça...
Avec cette assurance, ce détachement charismatique...
Comme si le fait de savoir qu'elle était la plus belle et que le monde l'admirait était sa raison de vivre...
J'avais beau être plus vieux qu'elle, je me sentais petit en sa présence...
Je suscita un instant quelque intérêt à ses yeux...
Mais très vite, elle réalisa qu'il n'y avait qu'un seul centre du monde : elle...
Et que je n'étais là que pour la contempler, ce qui la rendait heureuse intérieurement...
C'était ainsi, je voulais participer à son bonheur...
Mais il fallait que je lui dise, que je l'aime...
Seulement un tel sentiment était devenu trop futile à ses yeux...
Pourquoi s'en encombrer, puisqu'elle avait tout ce dont elle avait besoin.?.
La souffrance engendrée par ce non-retour des choses m'intriguait...
Maintenant que le centre du monde était sorti de moi, comment pouvais-je vivre.?.
Il eût fallu que je ne la vois pas, mais il était trop tard...
Je l'aimerai tant que je la saurai ainsi, froide et sans palpitation...
Détachée de tout sentiment humain, vivant d'une suffisance qui n'a rien d'éphémère...
Je ne pourrai m'en séparer, alors qu'elle me ferait souffrir mille tourments...
Que si je rencontrais un nouvel astre qui me ferait tourner...
A la découverte de l'univers entier, mais seul, cette fois...

Trop seul...
J'avais découvert que derrière tout cela se cachait un immense espoir...
Car c'est à la hauteur de la déception que l'on mesure celui-ci...
Et la souffrance pour seulement 4 mois de relation...
Mais je n'avais pas pris conscience de tout cela...
De cette pression sous-jacente qu'il y avait sur elle...
Et du fait qu'il était immuable qu'elle me laisse ainsi...
Eprise de liberté car le monde lui appartenait...

Que faire lorsqu'on se sent devenu un boulet pour la femme qu'on aime et que celle-ci ne vous dit rien.?.
C'était la question que je m'étais posé, ce dimanche soir, sur le carrelage de ma cuisine...
Soit elle ne dit rien car elle espère une embellie, il faut donc attendre...
Soit elle n'ose rien dire pour ne pas vous faire mal, il faut donc souffrir en attendant le moment où elle se déciderait...
Je n'ai pu qu'espérer le premier scénario, mais c'est le second qui est arrivé...
Le monde tourna plus vite, tout d'un coup, je voulus m'en échapper...
Tout rayer, partir loin, tout changer...
Mais je suis resté là, rattrappé par la gravité...